Immersion au cœur de la République : la visite de l’Assemblée Nationale racontée par nos élèves de Bachelors !

Lors de notre premier jour à Égora, nous avons eu la chance de visiter l’Assemblée nationale, avant de participer à un échange privilégié avec la Présidente Yaël Braun-Pivet et la députée Caroline Yadan. Cette journée a constitué une véritable immersion au cœur du processus législatif et des enjeux contemporains de la démocratie.

Nous avons commencé notre visite par la salle des fêtes de l’Hôtel de Lassay, où nous avons eu la chance de rencontrer la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Construit au XVIIIᵉ siècle à la demande du marquis de Lassay, voisin et amant de la duchesse de Bourbon (fille de Louis XIV et de Madame de Montespan), l’hôtel fut achevé en 1728. Passé entre plusieurs propriétaires, il fut confisqué pendant la Révolution puis finalement acquis par la représentation nationale en 1843 pour devenir la résidence officielle du président de l’Assemblée.
Son décor Second Empire, inspiré de la magnificence de Versailles, impressionne : plafonds peints, dorures, immenses lustres de cristal et parquet brillant. Les peintures murales célèbrent les valeurs républicaines, tandis que miroirs et dorures amplifient la lumière des grandes fenêtres donnant sur la Seine.
La rencontre avec Yaël Braun-Pivet fut un moment fort : elle nous a chaleureusement présenté le rôle de l’Assemblée, expliqué le fonctionnement des majorités et répondu avec précision à nos questions. Un échange à la fois enrichissant et marquant, qui a donné à cette visite une dimension particulière.
Notre visite s’est poursuivie vers l’entrée de la célèbre Salle des Quatre Colonnes, lieu emblématique où les journalistes recueillent les impressions des députés à la sortie de l’hémicycle. Cette salle, qui tire son nom de ses quatre majestueuses colonnes de marbre, constitue un espace de passage quotidien des parlementaires entre les salles de réunion et l’hémicycle. Elle abrite notamment des bustes d’Albert de Mun et de Jean Jaurès, ainsi que quatre statues de législateurs de l’Antiquité. Des plaques commémoratives y rendent hommage aux députés et fonctionnaires morts pour la France lors des deux guerres mondiales. La tradition veut qu’une entrevue commencée entre un élu et un journaliste ne soit jamais interrompue par un tiers.
En sortant de la salle, nous avons découvert le jardin des Quatre Colonnes, conçu à la française, avec une parfaite symétrie. On y trouve le buste de Simone Veil, dont la loi historique a récemment été inscrite dans la Constitution, en mars 2024. Ces lieux rappellent sans cesse la force des symboles de l’État et la séparation des pouvoirs.

La visite s’est poursuivie avec la découverte de l’hémicycle, impressionnant par sa richesse historique et technique. Trois éléments dominent : la tribune de l’orateur, le perchoir de la Présidente, et le fauteuil central, dont la tradition voulait qu’il soit déplacé par deux huissiers. La verrière, ingénieusement conçue, assure une luminosité constante grâce à un subtil mélange de lumière naturelle et artificielle.
Les décors, riches en symboles, incluent une tapisserie inspirée de L’École d’Athènes de Raphaël, ainsi que deux statues majeures : la Liberté, tenant une sphère, et l’Ordre public, représenté par une lance. Enfin, l’architecture traduit elle-même une idée de hiérarchie démocratique : la hauteur du perchoir de la Présidente est exactement la même que celle du dernier rang des députés, rappelant qu’elle demeure, comme eux, élue de la Nation.

Nous avons ensuite découvert le fonctionnement interne de l’Assemblée nationale, composée de 577 députés (500 en métropole et 77 représentant les Français de l’étranger et de l’Outre-mer). Les textes de loi y sont d’abord étudiés au sein de l’une des huit commissions permanentes (Lois, Affaires sociales, Finances, etc.).
Lors des débats, chaque député peut proposer des amendements et dispose de deux minutes pour les défendre. Le vote s’effectue le plus souvent à main levée, mais un scrutin public peut être demandé, notamment par les présidents de groupe lorsqu’un amendement est jugé important.
Enfin, une grande attention est portée à la transparence des échanges : les rédacteurs de séance consignent les débats par quarts d’heure, y compris les propos hors micro, afin de garantir le respect du règlement.

Nous avons également appris le rôle central des Questions au Gouvernement, organisées chaque mardi et mercredi. Les députés disposent de deux minutes pour interroger les ministres, qui répondent dans le même temps imparti – à l’exception du Premier ministre, qui bénéficie d’une intervention plus longue pour s’adresser notamment aux présidents de groupe.
La visite s’est ensuite poursuivie par la découverte de la bibliothèque de l’Assemblée nationale, fondée en 1832. Ses plafonds, peints par Eugène Delacroix entre 1837 et 1846, illustrent cinq grands domaines du savoir : la législation au centre, entourée par la philosophie, la théologie, la science et la poésie. La bibliothèque abrite 70 000 ouvrages en accès direct et près de 700 000 en sous-sol, parmi lesquels des trésors rares tels qu’un fac-similé du procès de Jeanne d’Arc et le manuscrit original de La Marseillaise. Lieu de travail pour les députés et leurs collaborateurs, elle est également ouverte, sur autorisation, aux chercheurs.

Un moment fort de la journée fut la rencontre avec Caroline Yadan, députée de la 8ᵉ circonscription des Français de l’étranger depuis 2024. Avocate de formation et engagée de longue date contre l’antisémitisme et les violences faites aux femmes, elle a présenté son parcours politique comme une continuité de ses convictions. Elle a partagé des exemples concrets de son action, comme son intervention auprès du ministère pour obtenir que l’Italie renonce à des pénalités injustement réclamées à des retraités français, ou encore l’aide apportée à un millier de compatriotes pour rentrer en France lors de crises récentes, notamment au Proche-Orient.

Cette rencontre et cette visite nous ont permis de mesurer l’importance du travail parlementaire, bien au-delà des débats publics : un rôle qui consiste aussi à apporter des solutions concrètes aux citoyens, en France comme à l’étranger. En découvrant l’histoire, l’architecture et les symboles du Palais Bourbon, nous avons ressenti toute la profondeur du patrimoine républicain français. Cette expérience nous a rappelé l’importance de l’engagement citoyen et de la participation démocratique, en encourageant chacun à s’informer, débattre et voter.
Article rédigé par Candice, Liza, et Lirane, élèves de Bachelor à l'école Egora

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